Le fort de Condé-sur-Aisne appartient au système Séré-de-Rivières destiné à défendre de la nouvelle frontière de 250 km, de Longwy à Belfort, issue du traité de Francfort de 1871 qui met fin à la guerre franco-allemande de 1870-1871. En forme de pentagone, il est un élément de seconde ligne de la fortification La Fère - Soissons.
Le fort de Condé a été construit en même temps que celui de La Malmaison et par les mêmes entrepreneurs (maisons Dollot et Fortier notamment) ; la levée topographique date de 1876 ; la première batterie achevée en juillet 1877 ; les projets définitifs furent approuvés en mai 1878 par le ministre et en juillet par le directeur du Génie ; le coût total du projet fixé à 1 850 000 francs. L'essentiel de l'ouvrage est achevé fin 1883. En 1885, deux compagnies du 67e régiment d'infanterie (500 hommes) viennent y tenir garnison.
Le fort couvre 13 hectares et peut accueillir jusqu'à 650 hommes dont 20 officiers. Une infirmerie peut abriter 80 malades. L'écurie est prévue pour 12 chevaux ; des magasins à poudre et à munitions, une forge un atelier à bois et deux puits occupent les autres parties aménageables.
Protégé par un fossé de huit mètres de large, ce fort dispose de 18 plate-formes d'artillerie. En 1888 l'armement comprend quatre canons de 155 long, quatre de 155 court, dix-neuf de 120, quatre mortiers de 15 cm et plusieurs canons revolver et canons de 12 culasses.
À l'instar du fort de La Malmaison, le fort de Condé devient inutile avec l'évolution de l'armement ; il est déclassé en 1912. |